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Analyse

Effet inattendu du Covid et du confinement : le syndrome de l'imposteur

En imposant une mise à distance et du télétravail, la crise sanitaire et économique a fait disparaître la forme de validation dont les personnes qui souffrent de ce trouble ont besoin, et donc exacerbé leur sentiment de fraude.

Le syndrome de l'imposteur est une vraie pathologie, qui fait en permanence douter de ses compétences et de ses réalisations personnelles.
Le syndrome de l'imposteur est une vraie pathologie, qui fait en permanence douter de ses compétences et de ses réalisations personnelles.

Par Muriel Jasor

Publié le 3 juin 2021 à 07:48Mis à jour le 4 juin 2021 à 09:49

Devinez quel sujet a, en un an, fait bondir de 150 % les recherches sur Google UK ? Le… syndrome de l'imposteur ! C'est ce qu'indique, statistiques à l'appui, une toute récente étude menée, en Grande-Bretagne, par l'organisme de formation The Hub Events auprès d'un panel de salariés entre mai 2020 et mai 2021. Le stress suscité par la crise du Covid-19 et les incertitudes qu'elle a engendrées auraient ainsi activé, voire réactivé, chez certains, un fort sentiment d'imposture.

A en croire l'étude, bien qu'ils cumulent une expérience professionnelle d'au moins trois ans, 85 % des adultes du Royaume-Uni - 90 % de femmes et 80 % d'hommes - se sentent incompétents au travail. 48 % sont assaillis par des pensées négatives à ce sujet ; ce qui pousse un quart d'entre eux à attribuer leurs succès professionnels à un facteur chance, 19 % à redouter que leur supérieur hiérarchique ne les démasque et 11 % à estimer ne pas être dignes de confiance. « Ce phénomène, transposable en France, alimente certaines conversations entre pairs. Il concerne tout le monde, un peu plus de femmes toutefois, aussi des personnes en situation de minorité dans un collectif ou des jeunes à l'ascension fulgurante », estime une directrice des ressources humaines d'un groupe industriel. « J'ai quelques exemples en tête : celui d'un directeur juridique trilingue, avocat, diplômé d'une business school et top manager en proie à un doute permanent. Ou de cette directrice financière ultraperfectionniste qui se surinvestit au point de frôler le burn-out. Ou encore d'une collaboratrice surdiplômée, surengagée mais constamment sur la défensive. Sans compter tout un paquet d'experts très compétents persuadés de ne pas mériter le crédit qu'on leur accorde ! »

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